Plougonven
Jalonnée de vastes prairies, Plougonven fait partie des Communes du Patrimoine rural et du Parc Naturel Régional d’Armorique grâce, notamment, à un patrimoine naturel exceptionnel. Son patrimoine architectural l’est tout autant et permet de découvrir un enclos paroissial, des manoirs et d’anciennes fermes qui sont le reflet de la richesse paysanne des temps passés.
L’environnement
L’ensemble paroissial de Plougonven, bien que situé dans le Trégor, soutient la comparaison avec les célèbres enclos paroissiaux du Léon. Son église fût reconstruite dans le style gothique flamboyant, au début du XVIème siècle, probablement par Philippe Beaumanoir. L’ossuaire, présentant une façade à baies trilobées, a également été édifié à cette période. Enfin, la chapelle du Christ mentionnée dès le XVème siècle se visite aujourd’hui sous un aspect plus tardif puisque daté du milieu du XVIIIème siècle.
L’histoire
Le grand calvaire de Plougonven a été réalisé par les artistes Bastien et Henry Prigent, en 1554, comme le confirme une dédicace gravée sur la croix centrale. Durant les événements de la Terreur, l’édifice fut amputé d’un certain nombre de sculptures, dont les croix de la Crucifixion qui seront reconstruites, en 1897, par le sculpteur originaire de la commune, Yann Larc’hantec.
L’architecture et la sculpture
Le grand calvaire de Plougonven présente l’originalité d’adopter un plan octogonal, tout en respectant une certaine tradition dans son élévation. Celle-ci se compose d’un soubassement surmonté de deux registres de sculptures dominés par les trois croix de la Crucifixion. Parmi les habits se glissent des tenues et des accessoires vestimentaires portés au XVIème siècle et sont donc mis en scène de manière anachronique pour le sujet représenté. On peut, par exemple, remarquer l’arquebuse du soldat de la Résurrection ou les braguettes proéminentes, en usage sous Henri II, qui servaient alors de poche.
Des scènes remarquables
– Saint Yves entre le riche et le pauvre est un groupe sculpté sans référence à la Passion du Christ mais témoigne de l’attachement de la population à ce saint, auquel a été dédié le calvaire, réputé pour rendre la justice de manière équitable.
– L’adoration des rois mages offre la spécificité de mettre en image un Balthazar rendu sous les traits d’un Africain comme un souhait affirmé de la part du sculpteur de personnifier avec ses compères Melchior et Gaspard l’ensemble de l’humanité.
– Le Diable de la tentation affiche un rictus inévitable qui laisse entrevoir la main de deux sculpteurs.