English Français
 
 
 
 
 
 
 

Quand les calvaires s’illuminent…

Rendez-vous du 28 au 30 juillet 2023 à Saint-Thégonnec Loc-Eguiner !

Le calvaire sera illuminé à partir de 22h30 tous les soirs et le spectacle sera diffusé en boucle jusqu’à 0h30 (durée 15 minutes environ).

Dans les traces des illuminations précédentes, c’est un programme riche qui vous attend pendant ces 3 jours.

Quand les calvaires s’illuminent…

Guéhenno, classée Commune du Patrimoine Rural, possède l’unique calvaire monumental du Morbihan, bien loin des diocèses de Cornouaille et de Léon. Ce monument étonnant s’inscrit dans un paysage boisé et vallonné fleurant bon les balades et les randonnées nature.

L’environnement
L’apaisant cadre naturel bordant l’enclos paroissial laisse place, en son sein, à une église, un ossuaire, un calvaire monumental et un cimetière qui ont connu bien des tourments. En effet, en 1794, sous la Terreur, les troupes Républicaines dévastent cet ensemble. L’église du XVIème est incendiée et le grand calvaire subit des dommages immenses. Il faudra attendre le retour au calme, près de cinquante ans plus tard, pour que l’église soit rebâtie et le calvaire entièrement restauré.

L’histoire
En 1550, un nommé Guillouic entreprend d’édifier le calvaire de Guéhenno. On sait peu de chose sur ce monument primitif, si ce n’est qu’il est presque totalement détruit au moment des événements de la Révolution Française. L’arrivée, en 1853, de l’abbé Jacquot dans la paroisse sonne le renouveau de ce Monument Historique. Assisté par son vicaire, il sculpte lui-même certaines statues afin de restaurer les ruines d’un édifice qui ne comptait plus que des vestiges précieusement conservés dans l’ossuaire. En outre, il décide d’y adjoindre de nouvelles scènes.

L’architecture et la sculpture
Le parti iconographique choisi, ainsi que le nombre de bas-reliefs font la spécificité de ce calvaire dressé au centre d’un ensemble architectural profondément remanié au XIXème siècle. Son plan original se résume à l’emploi de deux massifs de maçonnerie rectangulaires qui se superposent, auxquels sont annexés, sur la face ouest, deux masses similaires possédant des volumes plus restreints. Cet assemblage ménage une large place à la table d’offrandes et à la plate-forme. La statuaire, entièrement réalisée en granit, se déploie au-delà du monument comme on peut le constater, autour de l’autel, avec les 4 statues des prophètes.

Des scènes remarquables
– La colonne de la Flagellation porte les Instruments de la Passion. Elle est surmontée d’un coq, en référence au Reniement de Pierre.
– Les prophètes Jérémie, Isaïe, Daniel et Ezéchiel ont été ajoutés par l’abbé Jacquot au XIXème siècle.
– La tombe de l’abbé Jacquot qui même si elle ne fait pas partie du calvaire, fait aujourd’hui face à ce monument pour rappeler que cet homme se fit sculpteur pour restaurer son enclos paroissial.

Guéhenno

Saint-Jean-Trolimon, dans le Pays Bigouden, est une halte privilégiée sur la Route des vents solaires. Dans cette commune, les tons bleutés de l’océan répondent avec harmonie aux couleurs changeantes du paysage qui s’illumine lors de l’éclosion des champs de tulipes. Pour observer son célèbre calvaire monumental, il faut se rendre au hameau de Tronoën.

L’environnement
Faisant face aux dunes et à l’océan, le calvaire accompagné d’une chapelle semble se placer hors du temps. Pourtant, des stèles et des statues votives retrouvées à proximité permettent d’affirmer que le lieu a fait l’objet d’une occupation par les Gaulois puis les Romains. La chapelle, dédiée à Notre Dame, est également surnommée la Cathédrale des dunes en raison de sa situation et du sentiment qu’elle inspire à ses visiteurs. A noter que cette construction, comptant parmi les rares édifices de Bretagne à être voutés, remonterait aux années 1460.

L’histoire
Réputé pour être le plus ancien monument du genre, le grand calvaire de Saint-Jean-Trolimon aurait donc servi de modèle aux constructions futures en imposant, notamment, l’emploi d’un important massif de maçonnerie. Sa datation est rendue possible par l’étude comparative d’œuvres de la même période comme la verrière de Lantic (1450-1460) où l’on a représenté des personnages portant des tenues vestimentaires similaires à l’œuvre de Saint-Jean-Trolimon. Ce monument Historique, soumis aux effets conjugués des embruns de la baie d’Audierne et des vents chargés de sable, souffre d’une importante érosion de ses motifs.

L’architecture et la sculpture
En tant que doyen, le calvaire de Saint-Jean-Trolimon introduit une certaine disposition dans la physionomie des calvaires monumentaux avec l’utilisation d’un imposant massif comportant des registres sculptés surmontés des croix de la crucifixion. La statuaire, réalisée en granit et en kersanton, serait l’œuvre de plusieurs ateliers dont un pourrait être localisé à Scaër.

Des scènes remarquables
– Les anges de la Crucifixion recueillent le sang du Christ pendant que l’un d’entre eux écarte ses cheveux.
– La Nativité propose une vision peu courante de Marie. Elle est représentée en couches, les seins dénudés.
– Le baptême du Christ a été représenté à deux reprises sur le monument.

Saint-Jean-Trolimon

Le nom de cette paroisse est consigné depuis le XIIème siècle dans le cartulaire de l’Abbaye de Landévennec. Suivant une toponymie répandue « ple » proviendrait de « ploe », la paroisse, dont « Iben » en serait le fondateur. Là où d’autres paroisses ont su tirer profit de l’industrie toilière, Pleyben a su se démarquer en développant son commerce. Aujourd’hui, Pleyben est devenue une escale touristique vivante et gourmande où se découvrent son enclos paroissial, sa fabrique de chocolat et sa base nautique bordant le Canal de Nantes à Brest.

L’environnement
De ses siècles dorés, les XVIème et XVIIème siècles, Pleyben a hérité d’un enclos paroissial qui impressionne par ses dimensions et sa richesse. Il se compose d’une église pourvue d’une sacristie, d’un porche, d’un ossuaire, d’un calvaire et d’un mur d’enceinte où se marient les styles Gothiques, Renaissance et Beaumanoir.

L’histoire
La statue de saint Germain, placée au-dessus du porche, révèle qu’un premier calvaire fut construit en 1555. Il devait alors se situer à proximité du côté sud de l’église. Une autre inscription nous informe qu’en 1650 le sculpteur Julien Ozanne intervient sur le monument pour réaliser plusieurs scènes dont : la Cène, l’Entrée à Jérusalem et le Lavement des pieds. Entre 1738 et 1743, le calvaire est déplacé et sa structure remaniée. C’est à cette période qu’il acquiert son allure d’arc de triomphe si caractéristique.

L’architecture et la sculpture
La silhouette actuelle du monument se présente sous la forme d’un massif quadrilatère à quatre éperons avec frise et plate-forme. Le haut massif, réalisé lors de son déplacement, joue un rôle majeur dans la lecture des quelques 30 tableaux représentés sur le monument. En effet, ses dimensions extraordinaires donnent un aspect clairsemé à des statues qui se retrouvent perchées à une hauteur inhabituelle. Les sculptures sont pour la plupart réalisées en kersanton mais certaines d’entre elles ont été taillées dans un grès dont la fragilité rend leur conservation délicate.

Des scènes remarquables
– Dismas et Gismas sont les deux larrons crucifiés avec le Christ. Leur nom est inscrit distinctement sous leurs pieds tandis qu’un ange pour l’un et qu’un diablotin pour l’autre permettent de différencier le bon du mauvais.
– Le Reniement de Pierre constitue une scène unique dans l’iconographie des sept calvaires monumentaux de Bretagne.
– La Mise au tombeau permet d’admirer une foule de détails vestimentaires et de constater l’expression de douleur figurée par les larmes inondant les visages des Saintes Femmes.

Pleyben

La devise de Plougastel « Sur terre et sur mer » – War zouar ha war vor – affirme le positionnement géographique de cette presqu’île du bout du monde, ouverte sur la Rade de Brest et encadrée par les rivières de l’Elorn et de Daoulas. Au fil des siècles, ses habitants ont su tirer profit de cette situation en exploitant les richesses maritimes et agricoles du territoire. Pas étonnant donc de retrouver dans la désormais célèbre cité de la fraise l’un des sept calvaires monumentaux de Bretagne.

L’environnement
Le calvaire est aujourd’hui l’ultime vestige d’un ensemble paroissial qui fut détruit par les bombardements alliés les 23 et 24 août 1944. L’église actuelle, construite en 1870 par l’architecte diocésain Le Bigot pour remplacer l’église du XVIIème siècle, eut-elle aussi à subir les dommages de la guerre et dut être restaurée. De fait, le panorama actuel présente un espace de cohabitation urbaine où les reconstructions modernes accordent une place dédiée à la préservation d’une œuvre artistique de premier ordre.

L’histoire
L’édification de ce monument, au début du XVIIème siècle, est liée à l’épidémie de peste de 1598 qui décima près d’un tiers de la population de la presqu’île. Une légende précise que ce monument est le résultat d’un vœu formé par le seigneur de Kereraod qui promit d’établir un somptueux calvaire s’il était le dernier à être victime de la terrible maladie. Quoiqu’il en soit, l’ouvrage sortit de terre entre 1602 et 1604 comme le confirment des inscriptions gravées sur le monument. D’importants dégâts furent causés au calvaire durant la Seconde Guerre Mondiale. Son sauvetage est à porter au crédit du soldat John Davis Skilton, conservateur du musée de Washington dans le civil, qui entreprit de participer aux opérations de conservation et de restauration de l’œuvre.

L’architecture et la sculpture
Près de vingt ans plus tard, le Maître de Plougastel choisit de reprendre une disposition déjà bien connue à Guimiliau. Seules les trois croix présentes à Plougastel viennent chahuter les similitudes évidentes de ces deux monuments.
L’esthétisme des sculptures se spécifie par l’emploi des pierres de Logonna et de Kersanton extraites à proximité. Il en résulte un contraste harmonieux d’où se détachent des statues figées dans un hiératisme solennel.

Des scènes remarquables
– Saint Roch et Saint Sébastien sont invoqués contre la peste. Leur présence confirme la crainte des commanditaires de voir ressurgir une épidémie.
– Le groupe de Véronique a été retenu par André Malraux dans « Le musée imaginaire de la Sculpture mondiale ».
– Le mariage de Marie et Joseph fait partie des groupes sculptés représentés uniquement sur l’un des calvaires monumentaux de Bretagne.

Plougastel-Daoulas

La commune de Guimiliau se révèle être un véritable centre d’attraction pour les amateurs d’art et les touristes désireux de découvrir une certaine identité de la Bretagne. Son enclos paroissial est en effet considéré comme l’un des plus somptueux de la Vallée de l’Elorn. Il est vrai qu’il en possède tous les atouts : église, clocher, porche, sacristie, chapelle, ossuaire, baptistère, chaire à prêcher, autels, buffet d’orgue, bannières brodées…

L’environnement
La concentration de richesses artistiques au sein de l’enclos paroissial de Guimiliau rappelle aux visiteurs l’opulence des XVIème et XVIIème siècles, lorsque la commune bénéficiait du commerce des toiles de lin. L’entrée monumentale ouvre donc une perspective sur un ensemble architectural complet. L’église du XVIème siècle, pour sa majeure partie, est flanquée d’un clocher Beaumanoir, d’un porche et d’une sacristie. Le grand ossuaire, bâti au milieu du XVIIème siècle, fut transformé en chapelle consacrée à Sainte Anne. Il conserve une chaire extérieure d’où le recteur pouvait haranguer ses paroissiens.

L’histoire
Le grand calvaire de Guimiliau fut réalisé par au moins deux artistes, entre les années 1581 et 1588. Une gravure pourrait indiquer le nom de l’un d’entre eux, sans que cela puisse être affirmé. Toutefois, le traitement des sculptures permet de distinguer deux styles différents. Pour les remarquer, il suffit d’observer les regards des personnages traités de manière réaliste dans un cas et de manière totalement figurée dans l’autre.

L’architecture et la sculpture
Le calvaire se compose d’un massif garni de quatre contreforts percés d’arcades. Un escalier donne accès à la plateforme d’où le célébrant pouvait porter ses prêches. Une seule croix se dresse à son sommet. Elle est l’œuvre d’une restauration menée en 1902 par Yann Larc’hantec. Une certaine impression de mouvement se dégage de cet ensemble regroupant plus de 200 personnages. Ce sentiment s’exprime aux visiteurs par le biais de drapés, arborant des plis sinueux et ondoyants.

Des scènes remarquables
– Katell Golet (Catherine la perdue) est une jeune femme à qui la tradition populaire rapporte le fait d’avoir promis d’épouser le premier prétendant qui la ferait danser une nuit entière. Un jour, après avoir épuisé ses prétendants, un jeune homme l’entraîna dans une danse interminable l’obligeant à honorer ses engagements. Cet homme qui n’était autre que le Diable condamna Katell Golet aux affres de l’Enfer.
– Les pèlerins d’Emmaüs constituent une scène unique dans l’iconographie des sept calvaires monumentaux de Bretagne.
– Les quatre évangélistes prennent place sur les quatre contreforts. Ils sont représentés avec leurs attributs symboliques (aigle, lion, bœuf, ange).

Guimiliau

Son territoire vallonné, bordé par le ruisseau de Coatoulsac’h à l’est et de la rivière de la Penzé à l’ouest, fait partie du bassin de l’Elorn ; un lieu marqué par le nombre exceptionnel de monuments religieux qui y ont été édifiés.

L’environnement
L’enclos paroissial fait ici, comme bien souvent ailleurs, clairement état de la prospérité de la paroisse. Cette richesse provenait essentiellement des revenus que l’organe gestionnaire de la paroisse pouvait tirer de ses rentes foncières et de l’essor de l’industrie toilière. Ainsi, durant le XVIIème siècle, Saint-Thégonnec va se voir doter d’un enclos paroissial dont le chantier dura plusieurs décennies, afin de porter toujours plus haut le goût de l’art et la ferveur portée au culte catholique. Cet ensemble comprend notamment : une église, un clocher-porche, une sacristie, un ossuaire, un grand calvaire, une porte monumentale, un retable d’orgues, une chaire à prêcher…

L’histoire
Construit en 1610, le calvaire de Saint-Thégonnec clôture le mouvement d’édification des grands calvaires à « mace » qui commença près de cent cinquante ans plus tôt à Tronoën. Le Maître de Saint-Thégonnec, à défaut de connaître son véritable nom, est l’auteur de ce monument. Un autre artiste mieux connu serait également intervenu sur l’édifice en la personne de Roland Doré, sculpteur à Landerneau, qui aurait réalisé le groupe du Christ aux outrages.

L’architecture et la sculpture
Les trois croix de la Crucifixion surmontent un massif de maçonnerie rectangulaire qui étonne par ses faibles dimensions. Seules neuf scènes, entièrement consacrées à la Passion du Christ, garnissent l’unique frise entourant le monument. De fait, les croix réalisées de manière plus « conventionnelles » paraissent disproportionnées au vu de leurs dimensions et du nombre de personnages qu’elles exposent. Il faut d’ailleurs souligner le subtil et savant jeu d’équilibre qui est ici mis en œuvre pour assurer la stabilité de l’ensemble, au-delà des siècles.

Des scènes remarquables
– Le Christ aux liens, œuvre de Roland Doré, fait apparaître Jésus entouré de deux bourreaux dont l’un pourrait bien être la caricature d’Henri IV.
– Saint-Thégonnec est représenté afin d’illustrer une légende locale qui veut que Thégonnec ait converti le loup qui aurait dévoré son cheval qui tirait sa charrette, lors de la construction de l’église.
– La croix centrale affiche sur son fût les écots de l’arbre qui vient d’être taillé pour la Crucifixion. Ce détail fait également référence à l’Arbre de la Vie.

Saint-Thégonnec Loc-Eguiner

Jalonnée de vastes prairies, Plougonven fait partie des Communes du Patrimoine rural et du Parc Naturel Régional d’Armorique grâce, notamment, à un patrimoine naturel exceptionnel. Son patrimoine architectural l’est tout autant et permet de découvrir un enclos paroissial, des manoirs et d’anciennes fermes qui sont le reflet de la richesse paysanne des temps passés.

L’environnement
L’ensemble paroissial de Plougonven, bien que situé dans le Trégor, soutient la comparaison avec les célèbres enclos paroissiaux du Léon. Son église fût reconstruite dans le style gothique flamboyant, au début du XVIème siècle, probablement par Philippe Beaumanoir. L’ossuaire, présentant une façade à baies trilobées, a également été édifié à cette période. Enfin, la chapelle du Christ mentionnée dès le XVème siècle se visite aujourd’hui sous un aspect plus tardif puisque daté du milieu du XVIIIème siècle.

L’histoire
Le grand calvaire de Plougonven a été réalisé par les artistes Bastien et Henry Prigent, en 1554, comme le confirme une dédicace gravée sur la croix centrale. Durant les événements de la Terreur, l’édifice fut amputé d’un certain nombre de sculptures, dont les croix de la Crucifixion qui seront reconstruites, en 1897, par le sculpteur originaire de la commune, Yann Larc’hantec.

L’architecture et la sculpture
Le grand calvaire de Plougonven présente l’originalité d’adopter un plan octogonal, tout en respectant une certaine tradition dans son élévation. Celle-ci se compose d’un soubassement surmonté de deux registres de sculptures dominés par les trois croix de la Crucifixion. Parmi les habits se glissent des tenues et des accessoires vestimentaires portés au XVIème siècle et sont donc mis en scène de manière anachronique pour le sujet représenté. On peut, par exemple, remarquer l’arquebuse du soldat de la Résurrection ou les braguettes proéminentes, en usage sous Henri II, qui servaient alors de poche.

Des scènes remarquables
– Saint Yves entre le riche et le pauvre est un groupe sculpté sans référence à la Passion du Christ mais témoigne de l’attachement de la population à ce saint, auquel a été dédié le calvaire, réputé pour rendre la justice de manière équitable.
– L’adoration des rois mages offre la spécificité de mettre en image un Balthazar rendu sous les traits d’un Africain comme un souhait affirmé de la part du sculpteur de personnifier avec ses compères Melchior et Gaspard l’ensemble de l’humanité.
– Le Diable de la tentation affiche un rictus inévitable qui laisse entrevoir la main de deux sculpteurs.