Pleyben
Le nom de cette paroisse est consigné depuis le XIIème siècle dans le cartulaire de l’Abbaye de Landévennec. Suivant une toponymie répandue « ple » proviendrait de « ploe », la paroisse, dont « Iben » en serait le fondateur. Là où d’autres paroisses ont su tirer profit de l’industrie toilière, Pleyben a su se démarquer en développant son commerce. Aujourd’hui, Pleyben est devenue une escale touristique vivante et gourmande où se découvrent son enclos paroissial, sa fabrique de chocolat et sa base nautique bordant le Canal de Nantes à Brest.
L’environnement
De ses siècles dorés, les XVIème et XVIIème siècles, Pleyben a hérité d’un enclos paroissial qui impressionne par ses dimensions et sa richesse. Il se compose d’une église pourvue d’une sacristie, d’un porche, d’un ossuaire, d’un calvaire et d’un mur d’enceinte où se marient les styles Gothiques, Renaissance et Beaumanoir.
L’histoire
La statue de saint Germain, placée au-dessus du porche, révèle qu’un premier calvaire fut construit en 1555. Il devait alors se situer à proximité du côté sud de l’église. Une autre inscription nous informe qu’en 1650 le sculpteur Julien Ozanne intervient sur le monument pour réaliser plusieurs scènes dont : la Cène, l’Entrée à Jérusalem et le Lavement des pieds. Entre 1738 et 1743, le calvaire est déplacé et sa structure remaniée. C’est à cette période qu’il acquiert son allure d’arc de triomphe si caractéristique.
L’architecture et la sculpture
La silhouette actuelle du monument se présente sous la forme d’un massif quadrilatère à quatre éperons avec frise et plate-forme. Le haut massif, réalisé lors de son déplacement, joue un rôle majeur dans la lecture des quelques 30 tableaux représentés sur le monument. En effet, ses dimensions extraordinaires donnent un aspect clairsemé à des statues qui se retrouvent perchées à une hauteur inhabituelle. Les sculptures sont pour la plupart réalisées en kersanton mais certaines d’entre elles ont été taillées dans un grès dont la fragilité rend leur conservation délicate.
Des scènes remarquables
– Dismas et Gismas sont les deux larrons crucifiés avec le Christ. Leur nom est inscrit distinctement sous leurs pieds tandis qu’un ange pour l’un et qu’un diablotin pour l’autre permettent de différencier le bon du mauvais.
– Le Reniement de Pierre constitue une scène unique dans l’iconographie des sept calvaires monumentaux de Bretagne.
– La Mise au tombeau permet d’admirer une foule de détails vestimentaires et de constater l’expression de douleur figurée par les larmes inondant les visages des Saintes Femmes.