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Saint-Thégonnec Loc-Eguiner

Son territoire vallonné, bordé par le ruisseau de Coatoulsac’h à l’est et de la rivière de la Penzé à l’ouest, fait partie du bassin de l’Elorn ; un lieu marqué par le nombre exceptionnel de monuments religieux qui y ont été édifiés.

L’environnement
L’enclos paroissial fait ici, comme bien souvent ailleurs, clairement état de la prospérité de la paroisse. Cette richesse provenait essentiellement des revenus que l’organe gestionnaire de la paroisse pouvait tirer de ses rentes foncières et de l’essor de l’industrie toilière. Ainsi, durant le XVIIème siècle, Saint-Thégonnec va se voir doter d’un enclos paroissial dont le chantier dura plusieurs décennies, afin de porter toujours plus haut le goût de l’art et la ferveur portée au culte catholique. Cet ensemble comprend notamment : une église, un clocher-porche, une sacristie, un ossuaire, un grand calvaire, une porte monumentale, un retable d’orgues, une chaire à prêcher…

L’histoire
Construit en 1610, le calvaire de Saint-Thégonnec clôture le mouvement d’édification des grands calvaires à « mace » qui commença près de cent cinquante ans plus tôt à Tronoën. Le Maître de Saint-Thégonnec, à défaut de connaître son véritable nom, est l’auteur de ce monument. Un autre artiste mieux connu serait également intervenu sur l’édifice en la personne de Roland Doré, sculpteur à Landerneau, qui aurait réalisé le groupe du Christ aux outrages.

L’architecture et la sculpture
Les trois croix de la Crucifixion surmontent un massif de maçonnerie rectangulaire qui étonne par ses faibles dimensions. Seules neuf scènes, entièrement consacrées à la Passion du Christ, garnissent l’unique frise entourant le monument. De fait, les croix réalisées de manière plus « conventionnelles » paraissent disproportionnées au vu de leurs dimensions et du nombre de personnages qu’elles exposent. Il faut d’ailleurs souligner le subtil et savant jeu d’équilibre qui est ici mis en œuvre pour assurer la stabilité de l’ensemble, au-delà des siècles.

Des scènes remarquables
– Le Christ aux liens, œuvre de Roland Doré, fait apparaître Jésus entouré de deux bourreaux dont l’un pourrait bien être la caricature d’Henri IV.
– Saint-Thégonnec est représenté afin d’illustrer une légende locale qui veut que Thégonnec ait converti le loup qui aurait dévoré son cheval qui tirait sa charrette, lors de la construction de l’église.
– La croix centrale affiche sur son fût les écots de l’arbre qui vient d’être taillé pour la Crucifixion. Ce détail fait également référence à l’Arbre de la Vie.